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Affirmer : s’il s’était passé cela, notre situation ne serait pas aussi mauvaise

Question

Lier le futur à des causes comme affirmer par exemple : ‘’ s’il s’était passé cela notre situation ne serait pas aussi mauvaise.’’ Ou : ‘’ si untel est recruté il causera du tort à la société. Et s’il ne l’est pas, la société n’en pâtira pas. ’’ Soit, lier le destin futur à des causes.
De telles assertions sont-elles valides avec la foi que toute chose a lieu avec la volonté d’Allah ou est-ce qu’il n’est pas juste de dire de telles choses parce que le destin est déjà écrit et qu’il ne soit donc pas permis de lier le destin à des causes, que cette personne soit recrutée ou non, il se passera ce qui a été décrété ?

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Si des signes et un suivi de la situation indiquent qu’une cause ou une situation provoquera une conséquence à l’avenir, alors il n’y a pas de mal à l’exprimer en liant cette conséquence à cette cause, tout en ayant la croyance que l’application du décret divin et Son destin ont déjà été écrit et que rien n’a lieu sans Sa volonté.
Aussi, l’exprimer doit se faire à titre de présomption en disant par exemple : si ce que je pense est vrai alors le recrutement d’untel causera du tort à la société. Ou : je pense que le recruter causera du tort… de cette façon.
Nous disons ceci parce que le futur relève des connaissances imperceptibles que seul Allah connait. Le fidèle ne peut donc pas affirmer cela de façon catégorique, il peut cependant l’exprimer à titre de présomption, même s’il est doué d’une certaine sagacité. Et même s’il est bien inspiré comme le fut Omar ibn Al-Khattâb, qu’Allah soit satisfait de lui, tel que cela est rapporté dans le recueil de Boukhari, selon Abdullah ibn Omar : « Je n’ai jamais entendu Omar dire : ‘’ je pense qu’il en est ainsi.’’ Sans qu’il en soit effectivement tel qu’il le pensait. Alors qu’il était assis, un homme beau passa devant lui et lui de dire : ‘’ si je ne me trompe pas à son sujet ! Soit cet homme est resté sur sa religion de la Jâhiliyya, ou alors il était leur devin avant de se convertir à l’islam. Je dois parler à cet homme.’’ On le lui amena et celui-ci dit à Omar : ‘’ Je n’ai jamais vu un musulman accueilli ainsi.’’ Mais Omar précisa son objectif : ‘’ Je veux juste que tu me dises ce qu’il en est de mon avis à ton sujet.’’ Et l’homme de lui dire : ‘’J’ai été effectivement leur devin dans la Jâhiliyya.’’
Dans son ouvrage Fath Al-Bârî, Ibn Hajar explique les propos de Omar : « C’est comme si Omar disait : mon avis à son sujet est soit juste, soit faux. S’il est juste, alors aujourd’hui il adhère encore à la religion des polythéistes. Ou alors, il était devin avant de se convertir. Et l’histoire nous apprend que c’est ce dernier cas qui est juste. » Fin de citation.
Dans son livre Kashf Al-Mushkil, Ibn Al-Jawzî a dit : « La justesse de la présomption est due à une intelligence acuité et une vivacité d’esprit. De telles qualités permettent à un homme de saisir des faits et des signes à partir desquels il peut déduire des faits plus subtils. Et il est loin d’être improbable que de telles qualités soient réunies chez Omar, qui était si bien inspiré. D’ailleurs, un sage a dit : la présomption d’un sage est une sorte de divination. » Fin de citation.
Avec ceci, nous attirons l’attention sur le fait qu’il convient de lier à la volonté d’Allah toute information se rapportant au futur, même si le fidèle informe de ce qu’il sait à son sujet, comme il est dit dans ce verset :
« Et ne dis jamais : « Je ferai telle chose demain », sans prendre soin d’ajouter : « Si Allah le veut. » » (Coran 18/23-24).
Dans l’exégèse de ce verset, Al-Sa’dî a dit : « Allah a défendu de dire au sujet du futur « Je ferai telle chose demain », sans lier cette affirmation à la volonté d’Allah. En effet, cela serait interdit, c'est-à-dire s’exprimer au sujet d’un fait futur sans savoir s’il le fera vraiment ou non ? S’il s’avère ou non ? Le prétendre revient à lier un acte futur à la volonté d’un individu indépendamment de la volonté d’Allah. Or cela est malvenu et interdit puisque tout ce qui advient dépend de la volonté d’Allah : « Mais vous ne le voudrez que si Allah le veut, Lui le Seigneur de la Création. » » Fin de citation.
Quant aux propos de la question : ‘’ que cette personne soit recrutée ou non, il se passera ce qui a été décrété ‘’ ceci élude un point important, à savoir qu’Allah a établi une loi de relation de cause à effet, loi inscrite dans ce qui a été prédestiné. C’est le cas de la subsistance qui est acquise par telle cause, qu’on tombe malade pour telle autre cause, etc. Les causes font partie du destin. En supposant que la cause d’une conséquence soit absente, il ne nous serait pas possible d’affirmer avec certitude que cette conséquence arriverait ou non. Allah seul sait ce qui n’a pas été et s’il avait été comment il l’aurait été.
Dans son Sharh Al-Tahâwiyya, Ibn Abi Al-‘Izz Al-Hanafî a dit: “Allah seul sait ce qui n’a pas été et s’il avait été comment il l’aurait été. Comme le dit Allah : « S’ils étaient rendus à la vie, ils retomberaient dans l’interdit. » Et ce, bien qu’Il sache qu’ils ne seront pas rendus à la vie. Mais Il nous informe que le cas échéant, ils retomberaient dans l’interdit, comme Il le dit dans ce verset : « Si Allah avait reconnu en eux quelque vertu, Il leur aurait permis de comprendre Ses enseignements. Mais ils auraient alors tourné le dos à la vérité. » » Fin de citation.

Et Allah sait mieux.

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