J’ai l’intention d’accomplir le Hadj et mon mari compte l’accomplir également mais au nom de mon père, qu'Allah lui fasse miséricorde, avec mon argent personnel, et ce l’année prochaine, si Allah le veut. Or, j’avais aidé mon frère à emprunter une somme d’argent afin d’acheter un appartement, et mon nom a été écrit avec le sien comme garante de cette dette. C’est qu’en effet, sa situation financière ne lui permettait pas de contracter cet emprunt selon les conditions imposées par la banque au Suède. Je ne suis pas du tout son associée, c’est lui l’unique responsable de cette dette et il possède déjà l’appartement en question. Autrement dit, ce n’est pas moi qui ai fait cet emprunt, mais mon frère. Ma question est la suivante : est-ce que ceci m’empêche de m’acquitter du Hadj ?

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Si vous n’avez pas encore accompli le Hadj obligatoire (pour la première fois de votre vie) et que vous avez les moyens de l’accomplir, il vous incombe alors de vous en acquitter et rien ne vous l’interdit en matière de Charia.

Ce que nous avons compris de votre question est que vous vous êtes portée garante de la dette de votre frère auprès de la banque, ce qui ne constitue pas en soi un empêchement concernant l’accomplissement du Hadj ou d’un quelconque voyage, à moins que la dette ne soit arrivée à échéance et que votre frère se déclare incapable de la régler. Le cas échéant, la banque aura le droit de vous interdire de voyager.

D’après les jurisconsultes, si le débiteur et son garant désirent voyager, le créancier a le droit d’interdire ce voyage aux deux ou à celui qu’il veut des deux. C’est à lui qu’il appartient, s’il le veut, d’interdire au débiteur et à son garant de voyager. C’est ce qu’al Bohouti a indiqué dans son œuvre Kachchâf al-Qinâ`.

Toutefois, sachez, ma sœur, que vous n’êtes pas autorisée à vous porter garante de la dette de votre frère si celle-ci est entachée d’usure car ceci relèverait dans ce cas de l’entraide dans le péché et la transgression. A cet égard, Allah, le Très Haut, dit (sens du verset) :

« Entraidez-vous dans l’accomplissement des bonnes œuvres et de la piété et ne vous entraidez pas dans le péché et la transgression. Et craignez Allah, car Allah est, certes, dur en punition ! » (Coran 5/2)