Je suis une femme mariée et aisée et je voudrais faire un sacrifice (Od-hiyah) cette année. Puis-je le faire sachant que mon mari, faute de ressources, ne le pourra pas ? Mon sacrifice sera-t-il considéré comme le sacrifice rituel de l’Od-hiyah qui dispense ma famille de ce rite, sachant que je ne travaille pas et que je n’ai aucune source de revenus ?

Louange à Allah. Puisse la paix et la bénédiction d’Allah être sur notre Prophète.

Le mérite de l’Od-hiyah (sacrifice rituel offert par un musulman qui n'a pas entrepris le Hadj cette année) est éminent. Vous ne devez pas vous en passer si vous êtes aisée, car c’est une Sunna Mo’akkadah, voire obligatoire selon certains Oulémas.

Cependant, si vous n’êtes pas la personne qui a la charge de la famille, ce sacrifice sera-t-il considéré comme le sacrifice rituel qui les dispense de ce rite ou pas ? C’est une question qui fait l’objet de divergence parmi les Oulémas. L’avis prépondérant à cet égard est que ceci est valable tant que vous partagez avec eux le même foyer et que vous êtes tous pris en charge par une même personne.

Le caractère général que revêtent les arguments étayant cet avis témoigne de la validité de cet acte. A cet égard, `Ataa’ ibn Yassaar, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : « J’ai interrogé Abou Ayoub Al-Ansaari à propos des sacrifices rituels à l’époque du Messager d’Allah, Salla Allahou `Alaihi wa Sallam. Il a répondu :

- ‘L’homme à l’époque du Prophète, Salla Allahou `Alaihi wa Sallam, sacrifiait une brebis en son nom et en celui de sa famille. Ils en mangeaient et en donnaient à manger, et ce jusqu’à ce que les gens aient commencé à s’en vanter, ce qui les réduisit à l’état que tu vois’ » [Ibn Maadjah et At-Tirmidhi (At-Tirmidhi : Sahiih)]

D’après Ach-Cha`bi, qu'Allah lui fasse miséricorde, Abou Sorayhah, qu'Allah soit satisfait de lui, a dit : « Lorsque j’ai appris que le sacrifice d’un homme, en son nom et au nom des personnes qui étaient à sa charge au temps du Prophète, Salla Allahou `Alaihi wa Sallam, se limitait à une ou deux brebis et que j’ai suivi leur exemple, ma famille s’est fâchée contre moi car nos voisins nous ont traités d’avares » (Ibn Maadjah).

Par conséquent, pour éviter de faire ce qui fut sujet à controverse et qui fut interdit par certains Oulémas, vous pouvez faire don à votre mari de l’argent avec lequel il achètera la bête à sacrifier pour qu’il l’immole et l’offre comme sacrifice de sa part, en son nom et en le vôtre, si c’est lui qui subvient à vos besoins.