Je possède un appartement que je prépare pour le louer (vu qu’il n’y a pas à payer de zakât sur sa valeur en soi). Mais j’ai à ce sujet deux questions : La première : Si une personne me propose de le racheter, quel est le statut de sa zakât ? La deuxième : Si j’ai deux intentions, celle de le louer et de le vendre, laquelle des deux dois-je faire prévaloir et comment dois-je compter le montant de la zakât ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et
Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Concernant votre première question : Si vous n’avez pas eu l’intention en
faisant l’acquisition de cet appartement d’en faire du commerce, d’en
dégager des bénéfices, alors il n’est pas sujet à la zakât – comme vous le
savez – et ceci même si actuellement vous l’avez mis en vente ou que
quelqu’un vous a fait une proposition d’achat. Ce qui doit être pris en
compte pour l’obligation de la zakât c’est l’intention d’en faire du
commerce, pas l’intention de le vendre quand on a besoin de le faire ou
parce qu’on n’a pas envie d’acquérir de la marchandise.
Il est dit dans Al-Mawsû’a al-Fiqhiyya al-Kuwaytiyya : « Les juristes sont
unanimes pour dire que la zakât d’un bien destiné au commerce a pour
condition que le propriétaire ait émis l’intention d’en faire du commerce
au moment où il l’a acheté ou en a fait l’acquisition. L’intention qui est pris
en compte pour être redevable de la zakât est celle du moment où il a pris
possession du bien. En effet, commercer est un acte, et tout acte a
forcément une intention qui l’accompagne. S’il a fait juste l’acquisition de
bien pour le posséder et qu’il a par la suite eu l’intention d’en faire du commerce, ce bien ne devient pas pour autant redevable de la zakât sur les biens commerciaux. » Fin de citation.
Pour votre deuxième question : Si vous hésitez entre louer ou vendre cet appartement, dans ce cas aussi, et à plus forte raison, le bien n’est pas sujet à la zakât. En effet, si la résolution de faire du commerce avec un bien acquis juste pour le posséder n’est pas concerné par la zakât, alors que dire si on hésite à le faire – soit qu’on n’a pas encore pris la décision d’en faire du commerce, puisqu’à priori les biens ne sont pas soumis à la zakât jusqu’à ce que la situation l’exige. On a demandé à shaykh Al-‘Uthaymîn, : un homme possède une terre et ne sait pas ce qu’il a l’intention d’en faire. Doit-il la vendre, la travailler, la louer ou y habiter. Doit-il payer la zakat sur cette terre quand une année s’est écoulée ? Il répondit : « Par principe de base, cette terre n’est pas concernée par la zakât. Tant qu’il n’est pas fermement résolu à l’utiliser pour du commerce. Il n’a pas de zakât à payer pour cette terre car il est encore hésitant. Et s’il hésite ne serait-ce que d’un pour cent il n’y a pas de zakât. » Fin de citation.
Et Allah sait mieux.