Quel est le jugement de la Charia au sujet de la fête des mères ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Ce que l’on appelle la fête des mères que beaucoup de gens célèbrent le 21 mars fait partie de l’ensemble des hérésies et d’innovations religieuses introduites dans le monde islamique, et ce car les musulmans négligent les valeurs de leur religion et imitent le modèle occidental dans tout ce qu’il leur exporte.
A ce sujet, le Prophète () a dit :
« Quiconque accomplit un acte d'adoration non conforme à notre religion, verra cet acte rejeté par Allah » (Boukhari et Mouslim)
En effet, aucune Bid’a ne fut introduite sans qu’une Sunna soit abandonnée. Cela est clair et bien manifeste : l’on voit ainsi un homme qui ne fait preuve d’aucune piété filiale vis-à-vis de sa mère ou est très ingrat à son égard et ne maintient les liens de parenté avec elle que rarement, venir ce jour-là lui offrir un cadeau ou lui présenter une fleur en croyant, dans son for intérieur, qu’il s’est ainsi acquitté du devoir qui lui incombe à son égard.
Celui qui a introduit cette Bid’a ne l’a fait que pour compenser la carence de sa société vis-à-vis du droit des mères et la rupture des liens d’affection et de parenté. Il a voulu alors l’honorer ou lui donner une partie de son droit et a introduit cette Bid’a pour que les familles fêtent ce jour afin d’honorer les mères ; or celles-ci furent comme la montagne qui accouche d’une souris. A quoi sert en Islam un seul jour si le reste de l’année cette mère est abandonnée dans une maison de retraite ou ne trouve comme compagnon qu’un chien ou une chatte, lesquels lui sont plus fidèles que celui qui s’est nourri de son lait et a été éduqué par elle.
A ce niveau, il est intéressant de rappeler que cette mère, pour sa part, a dû participer à la formation de cette impiété filiale, car, un jour, elle a été une jeune fille et a agi de la sorte avec sa mère. C’est qu’en fait, la piété filiale est impérissable comme on dit (chacun récoltera ce qu’il aura semé).
En effet, le Messager d’Allah () a dit :
« Nul n’introduit une innovation dans la religion sans délaisser une Sunna en contrepartie. Tenir à une Sunna vaut mieux qu’introduire une Bid’a » (Ahmad)
Les textes religieux mentionnent abondamment la prohibition d’introduire une nouvelle fête à célébrer par les musulmans en dehors des fêtes d’al-Adh-ha et d’al-Fitr car les fêtes font partie de la Charia, du culte et des rituels.
Allah, le Très Haut, dit (sens du verset): « A chaque communauté, Nous avons assigné un culte à suivre » (Coran 22/67)
De plus, consacrer à la mère un seul jour pour l’honorer de cette manière hérétique ne lui accordera même pas un dixième des droits que la noble Charia lui a octroyés.
Et comment cela serait-il suffisant si Allah, exalté soit-Il, nous ordonne de faire preuve de piété filiale et de bienveillance à son égard la vie durant, aussi bien de son vivant qu’après sa mort ; et cette bienveillance ne saurait aucunement se limiter à un seul jour à fêter pour l’honorer.
En effet, aucune législation n’a accordé à la mère autant de droits que la Charia de l’Islam.
Allah, le Très Haut, ordonne à plusieurs reprises dans Son Livre Sacré la bienveillance à l’égard des parents conjointement à l’ordre de Lui vouer un culte exclusif et avec l’interdiction de Lui donner des associés, et lie la gratitude à leur égard à celle qui Lui est due à Lui-même.
Et dans Ses conseils, Allah désigne la mère en particulier pour rappeler que ses droits sur ses enfants sont plus grands que ceux du père.
Allah, le Très Haut, dit à cet égard (sens des versets):
· « Adorez Allah et ne Lui donnez aucun associé. Agissez avec bonté envers (vos) père et mère » (Coran 4/36)
· « Et ton Seigneur a décrété: ‘‘N'adorez que Lui; et (marquez) de la bonté envers les père et mère’’ » (Coran 17/23)
Selon Ibn ‘Abbâs, qu'Allah soit satisfait de lui et de son père : «La piété filiale à leur égard augmente avec la douceur et l’aménité, et ce en évitant de leur répondre avec aigreur, de les fixer du regard, d’élever la voix en leur parlant. Bien au contraire, il faut se tenir devant eux comme le fait un esclave devant son maître, en toute humilité »
Sa’îd ibn al-Musayyib, en commentant le verset (sens du verset): « Adresse-leur des paroles respectueuses » (Coran 17/23), dit : « Il s’agit là de paroles pareilles à celles que le serviteur qui a commis une faute adresse à son maître rude au cœur dur. Et le fait qu’ils soient non musulmans ou pécheurs n’interdit pas de faire preuve de piété filiale et de bienveillance à leur égard ».
Allah, le Très Haut, dit à ce niveau (sens du verset):
« Et si tous deux te forcent à M'associer ce dont tu n'as aucune connaissance, alors ne leur obéis pas; mais reste avec eux ici-bas de façon convenable » (Coran 31/15)
Allah, le Très Haut, ordonne alors de les traiter avec bonté même s’ils sont mécréants, voire même s’ils ordonnent à leur fils d’abjurer sa foi en Allah, le Très Haut.
Asmâ’, qu'Allah soit satisfait d’elle, a dit : « Ma mère, qui était encore polythéiste, vint me rendre visite à l’époque de la trêve avec Qorayche. Je consultai le Prophète () :
- ‘‘Ô Messager d’Allah ! Ma mère est venue me voir et m’a demandé de lui rendre service alors qu’elle est polythéiste. Dois-je entretenir de bonnes relations avec elle’’
- ‘‘Oui, aie de bonnes relations avec ta mère’’; me répondit-il». (Boukhari et Mouslim)
D’après Abû Hurayra, qu'Allah soit satisfait de lui : « Un homme vint demander au Messager d'Allah () :
- ‘‘Quelle est la personne qui mérite le plus que je lui sois fidèle ?’’
- ‘‘Ta mère’’; lui répondit-il.
- ‘‘Qui d'autre?’’ ; continua l'homme.
- ‘‘Ta mère’’
- Qui d'autre? ; poursuivit l'homme.
- ‘‘Ta mère’’
- Qui d'autre? ; demanda-t-il.
- ‘‘ Ton père’’ » (Boukhari et Mouslim).
Les droits de la mère priment donc sur ceux du père et en valent le triple.
Le Prophète () a dit également :
« Allah vous a interdit de désobéir à votre mère, de vous abstenir de donner ce qui est dû et de demander ce qui est interdit, et d'enterrer vos filles vivantes à leur naissance » (Boukhari et Mouslim)
D’après Boukhari, dans son ouvrage al-Adab al-Mufrad, Ibn ‘Abbâs, qu'Allah soit satisfait de lui et de son père, a dit :
«Je ne connais pas d’œuvre qui rapproche davantage d’Allah, exalté soit-Il, que la piété filiale à l’égard de la mère. En fait, la piété filiale et la bienveillance que l’Islam a ordonnées vis-à-vis des parents ne se limitent pas au vivant de ceux-ci, mais s’étendent après leur mort »
Dans ce contexte, un homme vint interroger le Messager d’Allah () :
- « Ô Messager d'Allah ! Y a-t-il quelque bonté que je puisse accomplir envers mes parents après leur mort ? »
Le Prophète () répondit :
- « Oui. Il y a quatre choses dont tu peux t’acquitter : prier et demander le pardon d’Allah pour eux, tenir leurs promesses, honorer leurs amis, et entretenir leurs liens de parenté… » (Abû Dâwûd)
Telle doit être la manière d’honorer les parents conforme à ce à quoi l’Islam a appelé et a incité les musulmans et ce qu’il a préconisé. Celui qui fait preuve de piété filiale à l’égard de sa mère conformément à ce que la noble Charia lui a ordonné ne doit pas célébrer ce jour-là car c’est une Bid’a et la conception de l’Islam à ce niveau est plus parfaite et plus sage.
Quant à celui qui est ingrat vis-à-vis de sa mère, il ne le deviendra pas en fêtant et en célébrant ce jour là. Bien au contraire, il aura ainsi ajouté à l’ingratitude filiale la pratique de Bid’as.
Et si l’on suppose qu’un homme fasse preuve de piété filiale à l’égard de ses parents et de sa mère en particulier, il lui est interdit également de fêter ce jour-là en raison de tout ce que nous avons mentionné au début.