Quel est le jugement de l’Islam quant au jeûne à la place d’un autre ? Est-il permis de jeûner à la place d’autrui ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :
Il n’est pas permis de jeûner à la place de quelqu’un qui est encore vivant car :
- soit il est capable de jeûner et, le cas échéant, il devra jeûner lui-même ;
- soit il est incapable de jeûner à cause d’un empêchement temporaire et, en l’occurrence, il doit attendre jusqu’à ce que la raison qui l’empêche de jeûner disparaisse, et s’acquitter ensuite du jeûne qui lui incombe;
- soit il est incapable de jeûner à cause d’un empêchement définitif, ce qui l’exempte de l’obligation de jeûner, et il lui incombe alors, pour chaque jour qu’il n’a pas jeûné, de donner à manger à un nécessiteux la quantité d’un Mudd ou sa valeur en espèces, sachant que celle-ci varie selon le pays.
Quant au jeûne à la place d’un mort, deux cas se présentent :
- Si le mort ne s’était pas acquitté du jeûne qui lui incombait à cause d’un empêchement qui s’est prolongé jusqu’à sa mort, dans ce cas, il ne faut pas jeûner à la place de ce mort car il a été exempté du jeûne de son vivant et ce n’est pas considéré comme une dette après sa mort.
- Si le mort est redevable d’un jeûne car il lui était possible de jeûner mais qu’il a négligé de s’en acquitter, comme c’est le cas de celui qui n’a pas rattrapé les jours qu’il n’a pas jeûnés pendant un mois de ramadan et a négligé la chose jusqu’au ramadan suivant, sans que son empêchement ne se soit prolongé jusqu’à sa mort et qui ne se sera alors pas acquitté de sa dette avant de mourir, ou de celui qui a fait un vœu et est mort avant de l’acquitter, dans ce cas, il est préférable, selon les oulémas, que son proche parent jeûne à sa place les jours de jeûne dont il ne s’était pas acquitté par négligence. Ils tirent argument à ce sujet du hadith du Prophète () : « Celui qui meurt alors qu’il est redevable d’un jeûne, son proche jeûnera à sa place » (Boukhari et Mouslim)
Il a été rapporté également qu’un homme alla dire au Prophète () :
- « Ma mère est morte alors qu'elle devait s'acquitter d'un mois de jeûne, dois-je le faire à sa place ? »
Le Messager d’Allah () lui dit :
- « Oui, car vous devez acquitter prioritairement une dette due à Allah » (Boukhari et Mouslim)
Cette réponse détaillée vous permettra de déterminer les cas où il est permis de jeûner à la place d’un autre.
[1] ] Mesure médinoise de grains équivalent au contenu de 2 poignées ou à un quart de Sa` à peu près